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Dans le cadre d’un partenariat avec Routard.com, nous avons interrogé les voyageurs français afin de connaître l’importance qu’ils accordent au numérique dans la visite d’un lieu culturel. Si la plupart aimerait expérimenter de nouvelles formes de médiation numérique, ils sont nombreux à rester attachés aux œuvres « classiques ».
Le sondage réalisé avec Routard.com* révèle que les Français sont plutôt au fait des outils numériques dans les lieux culturels. Sans surprise, les personnes interrogées ont déjà testé les plus classiques. 57% ont déjà utilisé un QR Code, 56% un écran tactile ou une tablette et 49% une application mobile dédiée. La réalité virtuelle (VR) et augmentée (AR) sont, elles, de plus en plus utilisées mais restent marginales. 25% des interrogés ont déjà expérimenté la VR dans un lieu culturel contre 13% pour l’AR. En revanche, les outils les plus complexes restent peu utilisés. Seuls 2 % ont déjà interagi avec un avatar doté d’IA, 5% avec un hologramme interactif et 2% avec un robot.
La VR a en effet pris plus de place ces dernières années dans les lieux culturels, notamment à travers les expéditions immersives développées par l’entreprise Emissive au Musée d’Orsay, au Muséum national d’Histoire naturelle ou à l’Institut du Monde Arabe. La technologie permet de se rendre virtuellement dans des lieux inaccessibles ou qui n’existent plus. La réalité augmentée, elle, permet de reconstituer des éléments du décor qui ont disparu. L’expérience proposée au Château de Chambord à travers l’Histopad est un exemple de reconstitution virtuelle réussie. L’IA, en revanche, fait des débuts timides dans le secteur. Pour le moment, l’initiative la plus marquante est celle du Musée d’Orsay, qui a présenté un avatar de Vincent Van Gogh lors d’une exposition dédiée au peintre impressionniste il y a quelques mois.
Les Français veulent mieux comprendre les œuvres
Selon les répondants au sondage, les outils numériques ont deux principaux atouts : ils les aident à mieux comprendre les œuvres et rendent la culture plus accessible et plus ludique. 48% des interrogés aimeraient que le numérique prenne plus de place au sein des musées. Lorsqu’on leur demande pourquoi, plusieurs sondés mettent en avant le fait d’apprendre « différemment », mais aussi de manière « plus personnalisée ».
A l’avenir, l’intelligence artificielle pourra rendre les parcours guidés encore plus personnalisés. Les visiteurs pourront indiquer leur profil (âge, niveau de connaissance, envies) et les commentaires des œuvres seront sélectionnés pour qu’ils leur correspondent. Avec les avancées de l’IA générative, ces commentaires pourront même être incarnés par l’artiste lui-même ou tout autre personnage.
Les expériences immersives gagnent du terrain
L’atelier des lumières, l’Odyssée Sensorielle du Muséum national d’Histoire naturelle, les Expéditions Immersives d’Emissive, AURA aux Invalides, les expériences sensorielles d’Onyo… De plus en plus d’expériences immersives voient le jour dans le secteur culturel. Souvent par le biais du numérique (mais pas toujours), elles font appel aux sens des visiteurs (principalement la vue, l’ouïe et l’odorat). La moitié des interrogés ont déjà testé ce genre d’expériences et 70% d’entre eux l’ont trouvé positive. Un chiffre impressionnant, quand on sait que la plupart de ces œuvres d’un nouveau genre n’existaient pas avant la crise sanitaire de 2020.
La plupart des visiteurs qui ont testé ces expériences l’ont fait car le sujet de l’exposition les intéressait (42% des sondés) ou parce que le sujet les intéressait autant que l’expérience (42% des sondés). Ils sont 57% à être très intéressés pour en tester une à l’avenir.
Que ce soit dans ses guides papier ou sur son site internet, ce genre d’expériences est de plus en plus présent dans les recommandations du Routard. Dans le guide Bordelais, Landes et Lot-et-Garonne dont la version 2024-25 est sortie en avril dernier, le fameux guide recommande par exemple la visite du Bassin des Lumières, l’équivalent sudiste de l’Atelier des Lumières.
« L’intérêt de ces expériences est qu’elles peuvent être proposées hors les murs. Je pense aussi, et c’est l’une des grandes idées qui ressortent du sondage, qu’elles permettent d’apporter un côté ludique et familial supplémentaire. A condition qu’elles ne soient pas seulement des ‘spectacles’, mais qu’elles viennent compléter une exposition ou donner envie de se rendre dans un musée », commente Lucile Barreau, Responsable marketing audience chez Routard.com.
Les musées ont-ils besoin de se réinventer ?
Si le sondage montre que les interrogés ont une appétence pour tester de nouveaux outils numériques, ils préfèrent majoritairement les expositions dites « classiques » aux expositions numériques. A la question « Imaginez, vous ne pouvez faire qu’une seule exposition pendant vos vacances à Paris. Laquelle choisissez-vous ? », ils sont 47% à choisir une exposition classique contre 28% une exposition numérique.
Pourtant, une majorité (60%) estiment que les musées et lieux culturels devraient se réinventer. Il semblerait donc que les musées ne doivent pas nécessairement évoluer vers de nouveaux types d’œuvres, mais dans la médiation qu’il y a autour. Comme nous l’a expliqué Sébastien Cotte, consultant et spécialiste du numérique dans le secteur de la culture, l’expérience proposée par les musées et lieux culturels ne correspond plus aux attentes du public. Celui-ci appelle à créer de l’immersion autour des œuvres : « L’immersion est l’une des meilleures manières de faire de la médiation culturelle. Raconter une œuvre en faisant appel à d’autres sens que la vue permet d’ancrer plus facilement un message ».
Les Français interrogés estiment que les lieux culturels pourraient se réinventer en utilisant plus de technologies numériques (62%), en faisant plus appel à tous nos sens (62%) ou en devenant plus vivants grâce à l’intégration de lieux de rencontres et de restauration (51%). Dans les réponses spontanées, des sondés estiment également que les musées devraient être gratuits, qu’ils devraient proposer des parcours « pour les nuls ». D’une manière générale, une grande partie des interrogés veulent plus de contenu autour des œuvres, mais pas forcément délivré par le numérique. Ils sont aussi avides de rencontres et de lien humain.
*Sondage mené entre le 1er août et le 2 septembre 2024 sur Routard.com auprès de 1029 répondants âgés entre 35 et 70 ans et résidant en France métropolitaine (85%).
Découvrez notre infographie qui met en lumière les résultats du sondage :
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