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Dans le cadre du forum A World For Travel, le CNES a souligné l’importance des données spatiales dans l’adaptation au changement climatique et l’urgence de leur utilisation dans un secteur aussi vulnérable que le tourisme.
Lors de la 5e édition du forum A World For Travel, le Centre National d’Études Spatiales (CNES) a présenté les avancées scientifiques et technologiques qui permettront au secteur du tourisme de s’adapter aux bouleversements causés par le changement climatique.
Pour aider les populations à agir, 23 agences spatiales et organismes internationaux, dont le CNES, ont lancé l’Observatoire Spatial du Climat (Space for Climate Observatory ou SCO) en 2019. Il joue un rôle déterminant en collectant et en analysant des données pour comprendre et prévoir les impacts environnementaux futurs. Des informations cruciales pour l’industrie touristique dans un contexte d’urgence climatique.
Laurence Monnoyer-Smith, Directrice du développement durable du CNES, a mis l’accent sur la quantité impressionnante de données collectées depuis l’espace. Ces données permettent une observation précise du « système terrestre », telles que l’élévation des mers, les vagues de chaleur ou encore les chutes de neige. Elle a rappelé que plus de la moitié des variables climatiques essentielles – des indicateurs permettant de mesurer et de prévoir les effets du changement climatique – ne peuvent être observées qu’à partir de satellites.
Selon le CNES, les projections climatiques issues de ces observations permettent déjà d’anticiper des phénomènes irréversibles. « Ce qui se passera dans les 20 prochaines années est gravé dans le marbre. Nous savons que nous dépasserons les deux degrés d’ici 2050, et les secteurs touchés, y compris le tourisme, doivent se préparer », a déclaré la porte-parole du CNES sous les visages abasourdis du public du forum.
L’une des démonstrations les plus frappantes de la conférence portait sur les projections du retrait du littoral dans certaines régions touristiques, comme la Bretagne ou le sud de la France. À l’aide de modélisations détaillées, les données satellitaires permettent de montrer les zones qui pourraient être submergées d’ici 15 à 20 ans. Pour les exploitants de stations balnéaires et les autorités locales, ces informations sont vitales pour décider des futurs investissements et actions. « Les villages côtiers et stations balnéaires doivent savoir si, et quand, leurs infrastructures seront sous l’eau », a déclaré Laurence Monnoyer-Smith.
Ces modélisations permettent aussi d’informer les autorités locales pour qu’elles mettent en place des mesures d’adaptation.
Outre les zones côtières, les villes touristiques sont également menacées. Avec l’intensification des vagues de chaleur, des outils de prévision permettent d’identifier les « îlots de chaleur urbains », des zones où les températures sont plus élevées en raison de la densité urbaine et de la configuration des bâtiments. En utilisant ces données, les élus de villes comme Rennes ou Toulouse ont pu anticiper et planifier des actions d’adaptation, comme la plantation d’arbres ou la création de points d’eau, pour atténuer l’effet des canicules.
Ces solutions n’empêcheront pas le réchauffement climatique selon la spécialiste, mais elles aideront les villes à s’adapter et à rendre les périodes de chaleur extrême plus supportables pour les habitants comme pour les touristes.
Les données collectées par le CNES montrent que, d’ici 2050, la majorité des stations des Pyrénées et des Alpes devraient perdre plus de la moitié de leur couverture neigeuse. Cette réalité oblige les opérateurs touristiques à repenser leur modèle économique.
« Il faut accepter le fait que le stations de ski n’étaient qu’un épiphénomène. D’ici 2050, on ne pourra plus skier, ni créer de la fausse neige en raison de la raréfaction de l’eau. Investir massivement dans ces stations de ski serait imprudent », a averti l’experte du CNES.
Le CNES a également évoqué les collaborations en cours avec les compagnies maritimes, qui, grâce aux données en temps réel fournies par les satellites, optimisent leurs trajets pour réduire leur consommation de carburant et leurs émissions. Les données peuvent aussi permettre d’éviter une collision avec des icebergs (et un nouvel épisode du Titanic).
En plus de ces services orientés vers le secteur du tourisme, le CNES a mentionné l’importance de la coopération internationale entre agences spatiales pour la gestion des catastrophes naturelles. Le Centre a développé un système d’alerte appelé « Predict Service », qui permet de prévoir les ouragans, tsunamis et autres phénomènes extrêmes. Ce service est déjà utilisé dans des régions à haut risque comme la Floride ou le Bangladesh. Ces prévisions donnent la possibilité d’évacuer les populations à temps et sauver des vies.
En conclusion, le message de Laurence Monnoyer-Smith était clair : l’industrie du tourisme ne peut plus se permettre de d’ignorer ces données climatiques. « Les entreprises et les collectivités qui n’utilisent pas ces outils pour s’adapter aux changements à venir sont irresponsables », a-t-elle lancé. Si les projections semblent parfois sombres, elles sont aussi une opportunité pour se préparer, planifier et rendre plus résilientes les infrastructures touristiques.
Photo d’ouverture : NASA
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