Depuis quelques années, les spécialistes américains de l’hôtellerie sont nombreux à prendre des mesures pour dissuader leurs clients de voler. Ces derniers ne se contentent plus d’emporter un flacon de savon, mais portent parfois leur dévolu sur des biens onéreux.
“Vous êtes ici chez vous.” Une formule de politesse que certains clients prennent au pied de la lettre. À l’automne dernier, un sondage OnePoll commandé par le site de réservations Hotels.com mettait en lumière le fait que plus d’un tiers des Français (38 %) avaient commis un vol au sein d’un hôtel dans lequel ils avaient séjourné en 2022.
Qu’il s’agisse d’un établissement classique ou d’une institution luxueuse, aucun ne serait épargné. Une tendance en hausse qui concernerait des objets de plus en plus luxueux. Une récente publication du Washington Post s’est intéressée à ce phénomène, également présent outre-Atlantique, et qui a poussé nombre de spécialistes de l’hôtellerie à prendre des mesures pour l’endiguer.
Ces objets sont parmi les plus volés dans les hôtels américains
Sollicitées par le quotidien américain, les principales chaînes hôtelières, telles que Marriott et Hyatt, n’ont pas répondu à leurs questions portant sur les vols dans les chambres d’hôtels, assurant qu’il n’existe aucune statistique récente sur le sujet. Néanmoins, des experts du secteur ont accepté d’évoquer leur expérience. S’il est accepté d’emporter chez soi le gel douche ou les cotons à démaquiller mis à disposition dans les chambres, certains clients se montreraient trop gourmands.
Parmi les objets les plus souvent dissimulés dans les valises aux États-Unis figurent les serviettes de toilette, les ampoules, les cintres, les sèche-cheveux, les haut-parleurs connectés, les cafetières, ainsi que les peignoirs. Lonny Wolfe, ex-directeur général d’un établissement hôtelier, a confié que des oreillers avaient aussi tendance à disparaître, mais également… des fers à repasser. De son côté, Peter Eckert, vice-président exécutif des opérations d’une société de gestion hôtelière, dit avoir également constaté le vol de téléviseurs.
Empreintes bancaires et linge de lit traçable
Depuis quelques années, des spécialistes de l’hôtellerie ont pris le problème à bras-le-corps. “Nous avions tout le temps affaire à ce problème, raison pour laquelle beaucoup d’établissements demandent maintenant une empreinte bancaire”, confie Anthony Melchiorri, ex-directeur d’hôtel et consultant en hôtellerie auprès du journal.
D’autres mesures sont adoptées pour dissuader les vols, comme l’affichage de panneaux dans les chambres dans le but d’indiquer quels objets présents dans les chambres peuvent être achetés. Des traceurs GPS dans le linge de maison et sur les appareils électroniques ont aussi été mis en place.
Le professeur Sean Hennessey, associé au programme d’hôtellerie de l’Université de New York, explique au Washington Post qu’il s’agit d’un équilibre à trouver car :
Plus les dispositifs sont nombreux, plus l’hôtel ressemble à une prison.
Il précise que la plupart des établissements surveillent désormais l’accès aux chambres, de sorte qu’aux États-Unis, “les vols sont probablement moins fréquents aujourd’hui que par le passé”.
Ces objets que les clients sont “encouragés” à emporter chez eux
Enfin, il existe des objets que les gestionnaires d’hôtels s’attendent à ce que les clients emportent chez eux. Un responsable d’Eckert, dont la société comprend 86 hôtels et complexes hôteliers sous différentes marques, a déclaré au site d’informations que les hôtels appréciaient que les clients ramènent chez eux certains bibelots, à l’instar d’un stylo à l’effigie du nom de l’hôtel, un mini kit de couture ou encore un flacon de lotion. Autant d’objets chargés de diffuser l’image de la marque hors de l’établissement
Si l’hôtellerie américaine a mis en place des stratagèmes pour lutter contre les vols, ce phénomène ne date pas d’hier et la pop culture abonde de références en la matière. Ainsi, dans un épisode de la sérieFriends, les personnages Ross Geller et Chandler Bing avaient accumulé plusieurs objets qu’ils convoitaient lors d’un séjour dans une auberge. Au moment de payer la note, la valise, pleine à craquer, s’était ouverte devant une employée. Dans une autre série américaine, Gilmore Girls, Lorelai, l’une des deux héroïnes, incitait sa mère à voler un peignoir dans un SPA, estimant que cela les rapprochera dans leur relation mère-fille