Les professionnels du secteur de l’hôtellerie et de la restauration tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme : il manquerait à l’appel 200 000 saisonniers dans les hôtels et restaurant en France.
Alors que le secteur du tourisme prépare la saison d’été, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) s’inquiète une nouvelle fois de la pénurie de main-d’œuvre, rapportent nos confrères de RMC.
Selon les professionnels du secteur, 200 000 emplois saisonniers ne seraient pas pourvus dans les hôtels et restaurants de France. Les campings ne se portent pas mieux puisqu’ils cherchent eux aussi à embaucher, en vain, quelque 10 000 paires de bras.
Ces carences de personnels compromettent l’ouverture et la viabilité de centaines d’établissements qui ne pourront pas ouvrir en totalité ni opérer normalement. Une pénurie de main-d’œuvre qui implique moins de jours d’ouverture, mois de chambres disponibles dans les établissements, ou encore un accès limité à leurs services.
Mauvaise paye et difficultés à se loger
Plusieurs raisons expliquent ces difficultés à embaucher : d’abord, et malgré des augmentations substantielles ces dernières années, les contrats de saisonniers sont généralement mal rémunérés, avec des plages horaires de travail surchargées et de nombreuses heures supplémentaires souvent non payées.
Les serveurs, baristas et autres personnels saisonniers peuvent aussi difficilement compter sur les pourboires, dans un contexte d’inflation et de pouvoir d’achat en baisse. S’ajoute aussi la difficulté pour les candidats potentiels de se loger, sans risquer de voir partir l’intégralité de leur rémunération dans un logement.
Recruter à l’étranger
Dans un entretien au Monde, le 13 octobre dernier, Thierry Marx, président de l’Umih, déplorait déjà la pénurie des mains-d’œuvre et les difficultés à recruter dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. “Il manque 200 000 postes en permanence, avec des pics de saisonnalité qui peuvent aller jusqu’à 300 000”, affirmait alors le chef étoile. “Nous allons aborder la période des Jeux olympiques sans avoir résolu le problème de la ressource humaine.”
Une solution pour pallier ce manque de main-d’œuvre pourrait être de se tourner hors des frontières. Sans garantir de pouvoir combler tous les postes vacances. Selon l’Umih, il se pourrait, comme les années précédentes, que 50 000 à 60 000 postes ne trouvent pas preneurs.