Vueling : “Nous croyons beaucoup au potentiel de l’open innovation”

En marge du Mobile World Congress, 180 développeurs ont embarqué lors du Digital Talent Flight de Vueling pour proposer une solution de traduction instantanée opérable en vol. TOM s’est entretenu avec Daniel Mendez, Innovation Manager chez Vueling, pour en savoir plus sur cet événement et plus largement sur la façon dont le transporteur mise sur l’open innovation et collabore avec les startups. 

NDR: le lendemain de notre entretien avec les équipes de Vueling, IAG a dévoilé IAGi Ventures, un fonds d’investissement de 200 millions d’euros destiné à soutenir l’innovation. 

La Joconde, une solution de traduction instantanée opérationnelle hors-ligne, a remporté la finale du hackathon organisé par Vueling lors du Digital Talent Flight. Qu’est-ce qui vous a convaincu dans cette proposition ? 

Daniel Mendez, Innovation Manager Vueling. Crédit : Vueling

Daniel Mendez : Nous avions vingt-sept groupes qui ont présenté une solution et toutes étaient vraiment très intéressantes. Il a donc été très difficile pour nous de sélectionner les cinq finalistes qui sont venus au vol. La décision finale a été prise en fonction de différents éléments. Nous avons évalué la solution présentée comme étant facile à déployer. La Joconde garantit une installation et une adaptabilité rapides tout en tenant compte de la contrainte de fonctionnement sans Internet. Ils ont utilisé des modèles linguistiques légers, dont Ollama, Mistral et Piper (Linux, NDR) pour la synthèse vocale.

La capacité de traduire les annonces générales ainsi que les communications individuelles en temps réel était également un atout. En plus d’un back-office très agréable, ils ont également présenté un très bon front-end. Un ensemble d’éléments qui a convaincu nos équipes ainsi que la majorité des passagers du Digital Talent Flight qui ont eu la possibilité de voter. Vueling souhaite désormais partager un retour d’expérience avec l’ensemble des finalistes et travailler à affiner la proposition de La Joconde. Nous avons eu beaucoup de retours positifs vis-à-vis de l’événement et réfléchissons à la possibilité de reconduire l’expérience. 

Plus largement, quels sont les principaux axes de la stratégie digitale de Vueling ?

Nous pensons que la technologie et la digitalisation sont très importantes. Elles sont essentielles pour nous permettre de nous différencier sur ce marché. Nous sommes nés en tant qu’entreprise digitale, donc l’innovation est dans notre ADN. Vueling  été la première à digitaliser la carte d’embarquement, et parmi les premières à intégrer Apple Pay ou Google Pay.

Nous aimons la technologie et nous pensons qu’elle peut faire la différence. En 2024, Vueling a mis en place un programme spécial sur l’intelligence artificielle.  Au sein du département Innovation Lab, nous explorons actuellement le potentiel de l’informatique quantique pour affiner la précision de nos algorithmes et de la robotique pour les opérations aéroportuaires et la maintenance. Vueling expérimente également l’usage de la réalité virtuelle pour la formation de notre personnel commercial navigant. 

IAGi Ventures : IAG se dote d’un fonds pour l’innovation de 200 millions d’euros 

Vous utilisez l’IA pour la relation client via les chatbots, en interne pour le contrôle des opérations et pour la maintenance. Quelles sont les nouveautés prévues pour 2025 dans ces domaines ?

Nous pensons qu’il faut passer à une approche agentique, où nous construisons des agents autonomes capables d’agir de manière plus indépendante qu’en simple réaction à nos entrées. C’est l’un des principaux sujets de cette année. Avant de déployer ces services auprès de nos passagers, nous devons nous assurer qu’ils se comportent comme nous le souhaitons. Tout ce qui est en contact avec les clients nécessite beaucoup de tests et nous accordons la priorité à la sécurité dans tous nos développements.  En conséquence, nous commencerons donc probablement en interne.

Un rapport de TNMT montre que seulement 7 % des compagnies aériennes ont investi dans des startups. Le groupe IAG en fait partie. L’open innovation et les startups sont-elles toujours des moteurs ?

Nous croyons beaucoup au potentiel de l’open innovation. Vueling travaille avec des startups et nous pensons que s’ils ont une bonne idée, il est toujours intéressant de discuter avec eux pour voir quelles synergies nous pouvons créer. Nous avons des partenaires au sein de l’Innovation Lab avec qui nous aimons travailler, des personnes qui peuvent nous apporter une expertise dans des domaines très spécifiques comme l’informatique quantique et la robotique.

Il est très difficile d’avoir des experts en interne dans ces domaines. Travailler avec des startups est donc très important pour nous. C’est pourquoi nous participons à Hangar 51 (devenu IAGi Accelerator, NDR), le programme d’accélération du groupe IAG, qui propose chaque année des projets très intéressants, non seulement pour Vueling, mais pour tout le groupe.

Photo d’ouverture : Angela Compagnone

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Hugo Pellegrin