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L’IA est-elle un accélérateur de croissance pour les entrepreneurs ? Comment impacte-t-elle l’accompagnement des startups ? TOM s’est entretenu avec Jonathan Cassaigne, Référent Expert IA & Innovation chez Bpifrance, et Charlotte Przybylski, Responsable de Programmes Accélérateurs Tourisme & Loisirs, pour en savoir plus sur la transformation de l’écosystème start-ups et des structures accompagnantes à l’ère de l’IA.
Charlotte Przybylski (Accélérateur Tourisme & Loisirs) : Les entreprises sont conscientes de la nécessité d’intégrer l’IA, mais se demandent souvent par où commencer et comment l’appliquer concrètement. Récemment, nous avons organisé une journée dédiée à l’IA pour deux promotions de notre accélérateur, réunissant 55 dirigeants. Leur principale interrogation portait sur l’identification de cas d’usage pertinents au sein de l’entreprise. Même si beaucoup utilisent déjà l’IA générative à titre personnel, son intégration à l’échelle de l’organisation reste complexe. Il est important de noter que l’IA ne doit pas être vue comme une solution universelle, surtout dans les secteurs comme l’hôtellerie et la restauration. À l’avenir, il faudra combiner l’IA et la présence humaine, notamment dans le haut de gamme, pour monter en qualité.
Jonathan Cassaigne (Bpifrance) : Des expériences similaires ont eu lieu, notamment au Japon, où un hôtel robotisé a finalement licencié la quasi-totalité de ses robots car ils étaient moins efficaces que les humains. L’équilibre entre humain et IA est essentiel, surtout dans l’hôtellerie et la restauration, qui restent des métiers de contact. L’IA peut optimiser des processus et accompagner les collaborateurs, mais elle ne remplacera pas la dimension humaine.
Jonathan Cassaigne (Bpifrance) : Même avec des standards d’interopérabilité, le secteur reste constitué de quelques grands acteurs et de nombreux petits, ce qui complique l’accès et l’exploitation des données. Des initiatives comme Gen4Travel, qui réunit de grands acteurs pour mutualiser leurs données, montrent qu’il y a une volonté de partage, notamment pour créer des assistants voyageurs. Cependant, chez les petits acteurs, la donnée est souvent peu accessible ou peu exploitée. La culture de la donnée doit évoluer, car l’IA ne réglera pas magiquement ces problèmes structurels. L’IA apporte néanmoins une telle valeur ajoutée que la gestion des données devient une priorité pour de plus en plus d’acteurs.
Charlotte Przybylski (Accélérateur Tourisme & Loisirs) : Lors de notre dernier événement, la majorité des dirigeants présents n’avaient pas de données réellement exploitables. Leur premier défi reste de nettoyer et structurer leurs données pour pouvoir en tirer parti.
Jonathan Cassaigne (Bpifrance) : Il existe un retard dans certains secteurs, souvent lié à la taille des structures plus qu’à la filière elle-même. On retrouve les mêmes difficultés dans l’industrie, où les petites structures peinent également à exploiter leurs données. Ce n’est donc pas un problème propre au tourisme, mais plutôt aux entreprises de petite taille.
Jonathan Cassaigne (Bpifrance) : Deux aspects sont à distinguer dans cet exemple. D’abord, le taux de survie des start-ups IA semble inférieur à la moyenne générale située autour de 40 % à cinq ans. Cela est notamment dû à la frénésie autour de l’IA générative et du décalage entre l’offre et la demande. Ces jeunes pousses sont tributaires des géants du secteur et susceptibles de voir leur proposition de valeur réduite à néant du jour au lendemain. Lors d’une mise à jour des modèles comme ChatGPT, Gemini ou LeChat, on a l’habitude de dire qu’une centaine de start-ups ferment boutique car leur innovation est intégrée nativement. Il est donc crucial de trouver son positionnement et de ne pas sur-promettre sur les capacités de l’IA, qui reste en phase d’exploration bien qu’elle reste une technologie prometteuse. Quand on regarde l’écosystème de l’IA sur les trois dernières années, on a plutôt un pourcentage d’échec de start-up supérieur à la moyenne.
Ensuite, l’IA permet à toutes les start-ups, qu’elles se spécialisent dans l’IA ou non, d’automatiser les flux commerciaux, la génération de lead, la relation client ou le back-office, facilitant ainsi une croissance plus rapide sans augmentation massive des effectifs. La prophétie de Sam Altman selon laquelle une seule personne pourrait bientôt créer une entreprise valant un milliard de dollars reste toutefois encore lointaine. Les facteurs clés de succès d’une start-up restent inchangés. Des cas exceptionnels comme Base 44 existent, mais ils resteront rares.
Jonathan Cassaigne (Bpifrance) : L’automatisation par l’IA peut industrialiser une partie de l’accompagnement des start-ups, mais le métier d’investisseur consiste toujours à repérer les entreprises les plus prometteuses, et il n’y aura pas de place pour tout le monde. Certains acteurs opteront peut-être pour un accompagnement des startups à grande échelle, mais ce n’est pas forcément notre choix chez BPIFrance. Nous intégrons l’IA dans nos processus, mais pas à tous les niveaux ni pour tout.
Charlotte Przybylski (Accélérateur Tourisme & Loisirs) : Chez BPIFrance, l’IA fait désormais partie intégrante de nos programmes d’accompagnement et de conseil pour les entreprises. Nous aidons les dirigeants à intégrer l’IA, à travers des formations, des cas d’usage dans chaque accélérateur, ainsi que le programme IA Booster, qui accompagne les entreprises dans la définition et la mise en œuvre de leurs cas d’usage IA. Si le secteur du travel n’est pas majoritaire, le programme est ouvert à tous. Tous les secteurs doivent prendre le virage de l’IA.
Jonathan Cassaigne (Bpifrance) : Nous avons également lancé le Plan IA, une évolution de l’offre IA Booster, qui concerne autant les acteurs traditionnels du tourisme que les start-ups.
Photo d’ouverture : Annie Spratt
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