Mirage ? Illusion d’optique ? Dans le nuage de poussière soulevé par un troupeau d’éléphants en goguette se devine, incongru, un cottage anglais posé sur une pelouse tirée au cordeau. Bienvenue au Singita Castleton, en Afrique du Sud. Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû
L’impression étrange que quelque chose cloche, que le décor est irréel ou pour le moins saugrenu. Le cerveau, ébranlé par les 90 minutes de vol depuis Johannesburg rythmées par le ronronnement métallique des hélices du Cessna de Federal Airlines, puis chahuté par les soubresauts du 4×4 sur la piste desservant le petit aérodrome, refuse de se connecter. Pour ajouter à la confusion, une lionne décatie longe à pas comptés les berges de la mare, au plus près de la propriété. On se croirait dans un remake d’Alice au pays des merveilles.
Parfois, en période de sécheresse, les animaux de la brousse se désaltèrent dans la piscine, déambulant devant le salon de Castleton. © DR Dîner tous ensemble sur la grande table avec argenterie, porcelaine et cristal… comme en Angleterre. © DR
La poignée franche de Luke Bailes, PDG, fondateur de la Collection Singita, et son accueil spontané remettent les idées en place. Oui, Castleton, du nom d’un village du Derbyshire, comté du Royaume-Uni, est bien un des lodges de Sabi Sand, réserve privée de 65 000 hectares : « C’était la maison de famille, construite sur les terres acquises par mon grand-père en 1925. Une demeure où nous nous retrouvions pour passer les vacances. En 1993, lorsque j’ai fondé Singita, sur les propriétés fermières de mes