The Old War Office, paquebot de pierres grises de Portland, inauguré à Londres en 1906, flotte désormais sous pavillon Raffles, donc Accor. Pour embarquer les VIP du monde entier à deux pas de Buckingham, cinq de Trafalgar Square, dix d’Oxford Street. Texte Anne Marie Cattelain Le Dû
Avec un ouf de soulagement et quelques cheveux blancs en prime, fin septembre, après huit ans de rénovation – un an de plus qu’exigé par la construction de l’Owo en 1900 –, Philippe Lebœuf, directeur général, accueillait ses premiers hôtes. Le ministère de la Défense, ayant pris ses quartiers ailleurs, a consenti un bail emphytéotique au groupe indien Hinduja pour développer un 5-étoiles et des résidences de luxe en lieu et place des bureaux où se succédèrent les plus grands personnages britanniques du xxe siècle, Churchill en tête, entourés d’une armada de gradés et d’agents secrets. Tâche épineuse afin de concilier respect du patrimoine et prestations dignes d’une clientèle business et loisirs. Même si quelques chambres sur les 120 restent à achever, quelques restaurants à ouvrir, l’esprit transpire. Au hasard des longs couloirs s’éparpillent des chambres et suites au classicisme de bon aloi, un peu ennuyeux, signé Thierry Despont, designer français installé à New York, décédé quelques jours avant l’inauguration de l’Owo.
Le bureau de Churchill a été baptisé Haldane Suite, nom de l’officier qui l’aida à s’évader de la prison de Pretoria où, journaliste, il fut enfermé en 1899, alors qu’il couvrait la guerre des Boers. © DR
Approche plus audacieuse côté restauration. Battant leur plein, les tables de