Certains la disent magnétique, d’autres prétendent qu’elle perd son âme à mesure que la spéculation immobilière s’en empare. À tous ceux qu’elle intrigue, Lisbonne répond été comme hiver avec sa lumière unique qui, chahutant les pavés blancs, se reflète dans le Tage et entretient sa magie. Texte Lauriane Gepner
isbonne. Je m’y coulerai, j’y reviendrai. Ces allers et retours seront des caresses, des oscillations : les matins du Portugal, le ciel bleu au-dessus des maisons, l’air du Tage… », écrit l’auteur Olivier Frébourg dans son récit Souviens-toi de Lisbonne. Et comme ces mots résonnent encore à qui s’y aventure aujourd’hui ! Démonstration… Aux premières heures du jour, Lisbonne s’étire, s’éveille, et le soleil entame sa balade sur les façades. Il serait bien avisé de le suivre, et de parcourir à pied la ville aux sept collines – quitte à se hisser pour marquer une pause dans l’un des trams iconiques, qui grimpent en brinquebalant les rues sinueuses. À pied, donc, il est donné au voyageur de saisir Lisbonne, d’en appréhender la géographie et de l’apprivoiser en quelques jours. De l’entrelacs de ruelles de l’Alfama, l’un des plus vieux quartiers de la ville, au faste de l’avenue de la Liberté, des allées parfumées du jardin d’Estrela aux reliefs manuélins du monastère des Hiéronymites…
Pourtant, battre la calçada (« chaussée ») de Lisbonne le temps d’un week-end ou d’une escale lors d’un voyage fait peu à peu émerger les questions. Est-on dans l’une des plus vieilles cités européennes, couverte d’azulejos qui regardent les passants de leurs mille