Serrés les uns contre les autres comme dans une forêt touffue, les gratte-ciels de Central grignotent peu à peu la baie de Victoria. À moins d’une heure en ferry d’îles tranquilles, de collines et de plages. Chine insulaire, au large du grand continent. Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû
Le 1er juillet 1997, Hong Kong quittait le giron britannique pour intégrer la République populaire de Chine, doté d’un statut lui octroyant un semblant d’autonomie jusqu’en 2047. Statut chahuté depuis ! Mais qui, dans cette foule pressée, envahissant les malls, centres commerciaux design et chics de Central où s’alignent les plus prestigieuses maisons de luxe de la planète, celles de LVMH en une, s’en soucie ? La soif de consommation l’emporte sur toute autre considération. Dépenser, profiter, sans penser au lendemain. Telle est la devise des classes « supérieures et moyennes » voulant avant tout paraître « siglées ». Et, contraste, achetant des fortunes des appartements, laissant aux décorateurs le soin de les aménager à leur guise, à leur goût, sans émettre la moindre envie, le moindre souhait. Hong Kong, du port au Victoria Peak, s’emballe, s’enivre. Et de temps à autre, pour changer d’air, fréquenter les casinos, ses habitants empruntent le pont de 42 kilomètres de long reliant Macao depuis l’estuaire de la rivière des Perles.
Depuis le Covid, le trafic maritime a fortement diminué dans le port Victoria, où les tours montent la garde sur les deux rives, celles de l’île de Hong Kong et de la péninsule de Kowloon. © Shutterstock
Dans la baie de Victoria, des vieux ferries