Ouvert en 1923 à Rio de Janeiro pour fêter les 100 ans de l’indépendance du Brésil, le Copacabana Palace, l’un des fleurons de la collection Belmond, attaque en musique son centenaire. Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû
Trois ans sans carnaval, sans le bal du Copacabana qui marque le début des festivités. C’est dire si le 18 février dernier, la foule massée entre la plage et le palace guettait avec impatience l’arrivée des 1 500 hôtes. Exactement comme il y a 100 ans pour le premier bal animé par Mistinguett. Samba, samba ! Il fallait être visionnaire pour ériger dans la baie sauvage de Sacopenapã (rebaptisée Copacanana) le premier hôtel de luxe du Brésil, capable de soutenir la comparaison avec les palaces européens. Pour relever le défi, à la demande du président de la République, Epitácio Pessoa, Octávio Guinle, homme d’affaires très fortuné, accepte de financer le projet et contacte l’architecte français Joseph Gire. Celui-ci s’inspire des palaces Art déco de la Côte d’Azur, le Negresco à Nice et le Carlton à Cannes, qui tous les deux soufflent cette année leurs 110 bougies. Même allure majestueuse dominant la plage et les flots. Même souci d’utiliser des matériaux nobles, marbre, bois rares, étoffes précieuses, même souci d’un service parfaitement huilé. Avec au « Copa », en prime, l’exubérance propre à Rio.
Le 5-étoiles attire, dès son ouverture, tous les grands de ce monde, têtes couronnées, hommes politiques, artistes, écrivains. Le livre d’or au cuir craquelé que l’on feuillette en gants blancs en témoigne. Les signatures accompagnées de quelques mots griffent les pages.
Une façade Art déco, 100 ans après, toujours symbole de la