Terre d’eau, terre sauvage, terre gitane, terre animale, la Camargue du côté de Saintes-Maries-de-la-Mer, enclave préservée de la civilisation brouillonne, sertit un lodge 5-étoiles voulu par Jean-Pierre Marois, propriétaire des Bains Paris. Texte Anne Marie Cattelain Le Dû / Photos Matthieu Salvaing
D’Arles aux Saintes-Maries-de-la-Mer, en parallèle de la Méditerranée, qu’un soupçon de salinité dans l’air laisse deviner, la route rectiligne, qu’aucun obstacle ne brise, file entre rizières et pâturages. Silence, sérénité. Dans les marais, les enganes et les prés, les sabots des vaches et des taureaux mêlés raclant le sol et les chevaux camarguais gris-blanc, semi-sauvages, galopant, crinières échevelées par le ponant, tendre vent accouru de l’ouest, animent le paysage sous un ciel bleu pastel. Volant en file indienne, leurs immenses ailes noir et blanc déployées, leur cou rouge cuivré tendu à l’extrême, les flamants roses dévoilant leur torse coloré dessinent sur cette toile céleste des motifs géométriques. Comme égaré, solitaire dans sa livrée grise, un héron cendré, tête rentrée dans les épaules, fend l’espace en piqué, bec en avant. Surfant sur ses deux pattes, il atterrit dans une roubine, se saisissant avec agilité d’une carpe à deux pas d’un ragondin. Scènes quotidiennes qui se répètent à l’envi à l’orée du parc naturel régional de Camargue, introduction à ce milieu aux règles de préservation strictes pour que faune et flore endémiques perdurent. C’est cette intemporalité de la nature à l’égale des traditions gitanes et camarguaises qui ont ému Jean-Pierre Marois.
Redonner au lieu son âme, sa personnalité, grâce aux matériaux