Plusieurs sujets s’entrechoquent depuis quelques mois autour des vertus ou des méfaits de la location saisonnière. Pour certains élus locaux, c’est un fléau qui soustrait au marché locatif traditionnel des milliers, voire centaines de milliers, d’appartements de centre-ville, créant nuisances et pénuries. Pour d’autres, au contraire, et notamment dans les stations de montagne et certaines du littoral, c’est la base même de l’offre d’hébergement touristique, représentant plus de la moitié, voire les deux-tiers du parc à destination des voyageurs.
D’un côté, les édiles de grandes municipalités poussent les parlementaires à limiter l’intérêt de la location saisonnière en rabotant les périodes de location et les avantages fiscaux accordés aux propriétaires. Ils agissent au nom de la lutte contre le surtourisme, pour la protection des locataires longue durée et pour la justice fiscale.
De l’autre côté, les élus des territoires touristiques ruraux et littoraux multiplient les mises en garde et pressent aussi fortement leurs parlementaires de préserver le stock de logements disponibles à la location et la mise en marché de lits touristiques qui autrement resteraient désespérément froids.
Résumé de manière un peu caricaturale, c’est un match Hildalgo/Saint-Malo versus ANMSM, Anem et Anett qui se joue autour du Sénat et de l’Assemblée nationale, avec l’AToP, les syndicats hôteliers et ceux de la location meublée qui s’activent fortement en coulisse.
Et comme si cela ne suffisait pas au trouble des stations touristiques, la menace d’une application stricte de la loi DPE sur les passoires thermiques apporte une tension supplémentaire. De fait, si