Les émeutes en Nouvelle-Calédonie des dernières semaines ont remis en lumière l’actualité des territoires français du Pacifique. Il faut avouer qu’ils semblent souvent bien éloignés des péripéties d’une métropole qui entretient des relations distendues avec ces terres pourtant stratégiques. (Brice Duthion)
Le Pacifique Sud, une région confrontée à « la tyrannie des distances », recouvre plus du tiers de la surface terrestre, semble si lointain que peu de Français sont capables d’en discerner les trois grandes aires géographiques : la Mélanésie (dont la Nouvelle-Calédonie), la Micronésie et la Polynésie, la plus célébrée (à laquelle sont rattachés évidemment la Polynésie française mais aussi Wallis-et-Futuna).
La Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française et Wallis et Futuna représentent une population d’environ 550 000 concitoyens, une goutte d’eau dans une région et un Océan devenu depuis trente ans le moteur de la croissance mondiale et qui compte pour des deux-tiers du PIB mondial.
La francophonie dans le Pacifique est incarnée par ces trois territoires, ces trois collectivités d’outre-mer française de l’hémisphère sud qui véhiculent certaines images de paradis terrestre. Ces territoires que Paul Gauguin décrivait dans son carnet intime, Noa Noa : Voyage de Tahiti, au moment d’un retour en France comme une « terre hospitalière, terre délicieuse, patrie de liberté et de beauté ! ».
La France est le seul pays de l’UE qui compte des territoires dans l’Océan Pacifique. Élargie à l’Indopacifique, cette présence confère à la France la seconde zone économique exclusive (ZEE) mondiale (10,2 millions de km2), dont 60 % environ dans le Pacifique, majoritairement autour de la