Emmanuel Sauvage, 42 ans, a toujours évolué dans le secteur de l’hôtellerie de luxe. Muni d’un BTS de gestion hôtelière, il débute comme chef de réception et devient directeur, à 23 ans, au sein du groupe Les Hôtels de Paris. En 2010, on lui confie l’ouverture du 5* Burgundy, à Paris. En 2014, il co-fonde le groupe Evok Hôtels Collection avec Romain Yzerman et l’investisseur Pierre Bastid. Evok rassemble aujourd’hui cinq adresses pensées pour devenir de véritables lieux de vie. Fort de son expérience, ses pairs du syndicat GHR l’ont choisi pour prendre la tête de la commission Prestige.
Le secteur du luxe, et notamment le l’hôtellerie de luxe, est-il épargné par le contexte anxiogène et perturbé de ces derniers mois ? Est-ce une bulle qui traverse toutes les crises ?
La situation du luxe n’est pas mauvaise, soyons réalistes. Il existe toujours un léger décalage entre l’évolution du contexte global et la manière dont réagit la clientèle du luxe. On peut quand même s’attendre à être un peu bousculé. On commence à sentir un certain ralentissement, quand même, depuis un an, par rapport au pouvoir d’achat et d’autres problématiques. Cela ne touche pas forcément les ultra riches, mais il n’y a pas qu’eux.
En sortie de Covid, au nom du « revenge travel » et autres frustrations, on avait enregistré comme une frénésie de dépenses de la clientèle fortunée, comme une envie démultipliée de s’offrir des belles choses.
Certes, mais même eux ont été rattrapés par la situation mondiale. Beaucoup de ces