Initialement, cet article a été rédigé par htr hotelrevue.
Débordante d’énergie, passionnée de sport, de musique et d’accueil, L’Italienne Giulia Paloni rêve de rejoindre le groupe hôtelier de sa famille et de le développer à l’international.
Giulia Paloni démarre l’entretien en trombe, dans un français impeccable, elle qui maîtrise quatre langues : « Tout commence à 16 ans, le premier été où j’ai bossé dans l’un des quatre hôtels de ma famille, un 4 étoiles en Italie, à Lignano Sabbiadoro, dans la province d’Udine, à côté de la frontière autrichienne.
Je travaillais comme serveuse pendant l’été alors que toutes mes copines bronzaient à la plage, mais chaque été je revenais pour l’ambiance incroyable, le partage avec les clients qui devenaient des amis, je préparais le petit déjeuner, puis tenais le bar sur le rooftop.
Pourtant, cette étudiante en Master prend d’abord un autre chemin universitaire et obtient un Bachelor en Global Governance, axé sur les sciences politiques et économiques. Elle rêve de travailler pour l’ONU, mais l’an dernier, en échange Erasmus à Valence, alors qu’elle regardait avec fascination des formations comme celle de HEC Paris, elle rencontre une amie qui lui parle de l’EHL Hospitality Business School.
Pendant une semaine, je me suis frénétiquement mise à lire tous les contenus de leur site et à comprendre qu’il s’agissait de l’école de mes rêves.
Actuellement en deuxième semestre de Master, elle apprécie la diversité des matières au programme et cite tous azimuts : « Les finances, les maths et le F&B, qui me permet d’innover. » Elle enchaîne sur un concept qu’elle doit créer avec l’ensemble de sa classe en juin : « Nous devons imaginer un restaurant de A à Z en partant de rien. »
Comme si elle sentait que son énergie nous propulsait dans un tourbillon parfois trop rapide, elle dit : « Si je m’arrête vingt minutes, je meurs, alors je dois apprendre à me canaliser, faire du sport deux trois fois par semaine. » Quels sports ? « Depuis que j’ai 6 ans, je pratique la gymnastique rythmique, et ensuite j’ai commencé le beach-volley. Ici, à Lausanne, je vais souvent à la salle de fitness, je fais du yoga, puis je cours sur un tapis pour décharger toute mon énergie. » Et là, elle repart : « Je joue aussi du piano, j’ai trouvé une personne qui me laisse jouer sur son piano droit 1 h 30 par jour, j’aime Mozart, mais aussi tout Ludovico Einaudi et même Adèle. » Le groupe hôtelier de sa famille se focalise sur quatre hôtels uniquement en Italie.
Mes cousins vont reprendre le business existant. Je rêve de tout développer à l’international, j’aime tellement Valence, Paris, la Suisse, je ne reste jamais longtemps à la maison.
Son projet de stage, elle aimerait l’entreprendre auprès du groupe italien d’hôtellerie 4 et 5 étoiles Starhotels, dont elle juge l’expertise incroyable sur le segment des villes, avec 30 hôtels de Milan à New York. Elle envisage de développer son sujet de thèse en troisième cycle sur la façon d’amener cette expertise d’hôtellerie urbaine dans des zones tropicales, en y intégrant la culture locale. À la fin de ses études, elle vise clairement à ouvrir sa propre structure et la diriger en tant que General Manager.
Rôle de la femme en Italie
Que pense-t-elle du rôle des femmes dans l’hôtellerie de luxe ? Là, pour la première fois de l’entretien, elle ralentit un peu le tempo et, piano piano, avec sensibilité, évoque le sujet avec conviction.
En Italie, je trouve encore très difficile de constater que si une femme et un homme se trouvent dans la même pièce, tout le monde considérera comme évident que l’homme est le directeur général et la femme inférieure hiérarchiquement.
Dans ce contexte pénible, il faut beaucoup de confiance aux femmes pour s’affirmer comme Elisabetta Fabri, présidente et CEO de Starhotels, que j’admire et qui me donne beaucoup de raisons de trouver son groupe exceptionnel. Il reste du travail à faire sur ces sujets, nous continuons d’avancer, mais il faut que les petits pas deviennent grands. »