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Dans la foule des audio-guides alimentés par l’IA, Pilgrimz veut tirer son épingle du jeu avec une approche originale : des audios qui se déclenchent en fonction de la géolocalisation et une dimension sociale pour partager ses découvertes. Amandine Soares, co-fondatrice et CEO de Pilgrimz, nous explique sa démarche.
Les audioguides ne manquent pas, que leur manquait-il pour que vous décidiez de concevoir Pilgrimz ?
Alexis Mignard, Sales Exécutive, Amandine Soares, co-fondatrice et CEO et Jesus Perez, co-fondateur et CTO de Pilgrimz à l’IFTM 2025
Amandine Soares co-fondatrice et CEO de Pilgrimz :
Jusqu’à récemment, nous avions constaté que la totalité des audio-guides sont payants ou finissent par l’être. C’est un problème : ça limite l’usage des audio-guides en quantité et à partir du moment où un audio-guide est payant, on peut pas le rendre public. Au-delà d’un audio-guide, nous avons voulu avec Pilgrimz concevoir un réseau social du voyage culturel. Partager son expérience n’est possible qu’avec une gratuité entière pour les utilisateurs.
Avez-vous perçu ce besoin d’une dimension sociale dans l’expérience culturelle ?
Quand quelqu’un fait un audio-guide et suit donc un parcours sur Pilgrimz, on trace son parcours réel, ce qui permet d’ailleurs de générer un carnet de voyage de ce que la personne a vu, non seulement son tracé, mais tous les points d’intérêt qu’elle a vu sur son passage et on lui permet ensuite de le rendre visible dans le wall de Pilgrimz ou sur d’autres réseaux sociaux.
Aujourd’hui il y a plus de 50 % des personnes qui utilisent les réseaux sociaux pour s’inspirer avant de partir en voyage que ce soit pour s’inspirer sur la ville où aller sur les activités à faire. Et les réseaux sociaux qu’ils utilisent aujourd’hui, ce sont des réseaux sociaux génériques, Instagram, TikTok notamment, il manquait un réseau social qui soit dédié un peu comme on peut le retrouver aujourd’hui dans le sport avec Strava. Nous avons l’ambition d’être le Strava du voyage culturel. Nous avons tous dans nos « bucket list » les monuments absolument à faire dans une vie. C’est cette gamification, très présente dans Strava, qu’on est en train de mettre en place dans Pilgrimz.
Cette dimension sociale répond-elle à un besoin des professionnels ?
La viralité permet de résoudre un vrai problème qu’ont les destinations aujourd’hui. Il y a énormément de destinations qu’on appelle de façon un peu triste des destinations secondaires qui ont besoin de beaucoup plus de visibilité. Il y a besoin de changer les flux parce qu’il y a du surtourisme d’un côté et des pépites qui ne sont pas assez vues de l’autre. L’aspect réseau social permet d’aller reconnecter des publics affinitaires auprès de ces destinations secondaires et de redispatcher les flux.
La réponse à la surconcentration touristique urbaine est-elle technologique ?
Comment fonctionne l’application Pilgrimz ?
On peut utiliser les parcours d’audio-guides qui ont été générés avec l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, on compte à peu près 240 villes dans 37 pays dans Pilgrimz, il y en aura certainement 400 à la fin de l’année. Vous lancez un parcours, ça va vous proposer un tracé et vous vous lancez. Quand vous marchez, dès que vous allez vous approcher d’un monument, et même si vous ne suivez pas le parcours proposé, on va déclencher un descriptif audio généré par l’IA à l’approche du monument. Ensuite, vous pouvez décider de garder ce parcours de façon privée, de le partager avec vos amis ou de le rendre public. Ça c’est la façon classique de l’utiliser.
L’autre façon de procéder, c’est de lister les points d’intérêt dans un grand nombre de villes. Sans faire de parcours, on peut demander à l’application d’envoyer une notification quand on est à proximité de l’un de ces points et pouvoir écouter l’audio correspondant. Il suffit alors de se balader et dès qu’on approche d’un monument, on reçoit une notification pour déclencher l’audio. Il est également possible de lancer un audio à la volée, même si le lieu n’est pas dans la liste pré-établie.
Si ce service est gratuit pour l’utilisateur, quel est la source de revenus de Pilrimz ?
Nous mettons à disposition des professionnels du tourisme, des offices du tourisme mais aussi des hôteliers, une plateforme type SaaS qui leur permet contre une souscription mensuelle de créer les parcours qui seront diffusés mondialement. Cette exposition les rend visibles tout de suite un peu de partout et leur permet de collecter les données anonymisées des utilisateurs qui vont sur leur territoire, les parcours qu’ils ont fait, les points d’intérêt qu’ils ont vus. Ces données sont est en train d’être enrichies avec des notions qualitatives, donc les points d’intérêt qu’ils ont préféré, ce qu’ils ont potentiellement moins aimé.
Nous sommes par ailleurs en train de mettre en place nos premiers partenariats d’affiliation et de visibilité dans Pilgrimz quand il y a un intérêt à proposer de la billetterie et des réservations.
Où en est Pilgrimz dans son développement ?
Nous voulons faire les choses par étape. Il y a un an, nous avons commencé à collecter les doléances à la fois des utilisateurs potentiels, donc des voyageurs et à la fois de nos clients potentiels qui à l’époque étaient plutôt les offices du tourisme. Ensuite, nous avons développé un produit, nous voulions voir si nos spécificités technologiques fonctionnaient, notamment cette capacité à lancer l’audio à la volée. Et désormais, nous sommes sur la phase de commercialisation. Cette phase là va nous permettre de lever des fonds, d’ici 10 mois, normalement. En attendant, nous sommes soutenus par la French Tech, par la CCI de Lyon et par la Région et la BPI.
Photo d’ouverture : Tiana
