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A partir du 30 juillet 2025, seuls les hôtels équipés d’un channel manager, centrale de réservation ou booking engine, verront leurs tarifs affichés dans les résultats de Google Hôtels. La firme de Mountain View met-elle fin à l’amateurisme du segment ou prépare-t-elle l’arrivée de ses outils d’IA dans le search ?
Google est-il sur le point de secouer à nouveau la distribution hôtelière ? A partir du 30 juillet 2025, le géant californien bloque l’affichage des tarifs d’hôtels renseignés manuellement par les hébergeurs. Dès lors, seuls les hébergeurs utilisateurs d’une “solution certifiée” – booking engine, channel manager, centrale de réservation, etc. – verront leur prix affichés dans les résultats de recherche Google.
Jusqu’alors, un hôtelier avait la possibilité d’afficher et de modifier ses tarifs manuellement ou en utilisant, par exemple, un agenda partagé. Une tolérance “assez surprenante de la part de Google”, considère Thomas Yung, fondateur de My Hotel Reputation. Un constat qui fait sens si l’on tient compte de l’importance clé de la fiabilité des données pour Google.
A priori, l’annonce n’a pas de quoi faire sursauter un segment déjà bien outillé. “La connectivité est déjà largement démocratisée sur l’hébergement contrairement au segment des activités”, rappelle Mathieu Vadot, Consultant en marketing touristique. Les petits gérants de chambre d’hôtes adeptes des procédures manuelles constituent, sans doute, l’exception à la règle. “Cela permettait à un petit hôtel de 15 chambres au fin fond de la Bretagne, qui n’investit pas dans un channel manager, de faire apparaître ses prix à côté de Booking sans rien investir,” explique Thomas Yung.
Pour autant, les deux experts de l’hôtellerie jugent cette évolution logique. Côté voyageur, la mise à jour de Google est une opportunité d’optimiser l’expérience de réservation en proposant un parcours de bout en bout avec un tarife d’hôtel fiable. “Ça va amener de la pertinence et de la fiabilité”, rappelle Thomas Yung.
Faut-il y voir une opportunité pour Google de préparer le terrain au déploiement de AI Overview et AI Mode, ses outils de search nourris à l’intelligence artificielle ? “Google joue aux échecs avec 25 coups d’avance”, sourit Thomas Yung. “L’IA a besoin d’information de qualité et fiable. Google met fin à l’amateurisme pour nourrir ses systèmes”. Pour les deux experts, apporter plus de fiabilité sur les données tarifaires pourrait constituer une opportunité de stimuler les réservations directes avec l’IA. “Demain, grâce à la technologie agent to agent, mon agent personnel pourra interroger directement différents agents et faire la réservation”, projette Thomas Yung.
“Avec ou sans IA, l’utilisateur recherche des tarifs fiables”, tranche Mathieu Vadot. Pour le consultant, la quantité de données qualifiées dont dispose Google, notamment via les fiches établissements régulièrement mises à jour par l’industrie ou Google Maps pour les itinéraires, offre un avantage non négligeable à la firme de Moutain View sur le segment touristique. Contrairement à ses concurrents comme OpenAI ou Perplexity, l’entreprise n’a pas besoin de recourir au RAG pour répondre à une requête relative à un hébergement ou une attraction touristique.
Comment les hôteliers peuvent-ils se préparer à l’impact potentiel de l’IA sur le secteur de la réservation ? Depuis l’essor du digital, le contenu et la donnée constituent le nerf de la guerre. “Depuis 20 ans, nous répétons qu’il faut le maximum d’informations dans le PMS pour chaque réservation”, insiste Thomas Yung. “Un hôtelier ne va pas développer un serveur MCP, c’est un sujet technique pour lequel les évaluations de coût sont à prendre en compte”, ajoute Mathieu Vadot.
Gage aux éditeurs – de PMS, de channel manager, etc. – de mettre en place ces outils pour l’industrie. Rappelant l’impact négatif du DMA sur la visibilité des hôtels en ligne, le fondateur d’ID Rezo appelle l’industrie à se fédérer autour du sujet de la connectivité aux systèmes d’intelligence artificielle. “Le MCP doit être développé par l’éditeur selon un principe d’intérêt général et sourcer les données à la base dans les PMS et non dans les systèmes des OTA”, estime Mathieu Vadot. “C’est un sujet européen”.
Photo d’ouverture : Kamal Kant
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