La CCI Hérault a pris ses responsabilités pour apaiser la capitale du département. En 2021, alertée par les commerçants et les unions commerciales du centre-ville de Montpellier, la CCI a lancé le dispositif « Maguelone », rejoint dans la foulée par la municipalité. L’objectif était d’offrir aux personnes menacées ou se sentant menacées dans l’espace public, un lieu de refuge dans les commerces affichant le logo « Maguelone, opération contre le harcèlement de rue ». Avec une promesse faite par le commerçant ou la commerçante : se rendre disponible au plus vite pour accueillir la victime dans sa boutique sans lui demander de rendre compte de la situation, la mettre à l’abri des regards dans le magasin avant, si elle le souhaite, d’appeler un proche ou la police.
Cet engagement de la Chambre de commerce et d’industrie pour la tranquillité du cœur de ville va de soi pour son Président, André Deljarry. « On doit tout simplement pouvoir venir en centre-ville sans risque d’être importuné. Il était donc naturel de nous engager aux côtés de nos commerçants pour offrir une solution qui permette de rassurer la clientèle… » Et l’élu consulaire d’ajouter, « un client serein, c’est aussi un client qui revient ».
En novembre 2024, pour plus de visibilité et de reconnaissance, le dispositif montpelliérain « Maguelone » qui avait séduit une trentaine de commerçants a changé de dénomination en intégrant le réseau « Demandez Angela », né en Angleterre et dupliqué dans de nombreuses villes de France. Si le dispositif a changé de nom, il reste identique dans son fonctionnement et ses objectifs.
La démarche se matérialise par la distribution d’autocollants que les commerçants engagés volontairement dans l’opération appliquent de façon bien visible sur la devanture de leur boutique.
Ils ne peuvent le faire qu’après avoir suivi une formation de deux heures organisée par et à la CCI, avec les associations de commerçants et le concours d’une association de lutte contre les violences faîtes aux femmes.
Le protocole est simple. Les étapes de prise en charge de toute personne qui demande à parler à une pseudo vendeuse dénommée Angela, sont : l’accueil bienveillant, la mise à l’abri, l’écoute, la rassurance et l’appel, si besoin, à des secours, un proche ou un taxi.
Avec pour crédo qu’entrer dans une boutique qui affiche le logo « Demandez Angela », c’est fermer la porte à la tentative d’agression ou au harcèlement. Autrement dit, le commerce de proximité sert de refuge à la victime et fait barrage à l’agresseur.