Dans une période où les réservations se font plus incertaines, les marges plus serrées et la pression concurrentielle toujours plus forte, chaque euro dépensé en marketing digital doit produire un impact mesurable. Pourtant, un outil reste encore mal compris, mal utilisé, et donc sous-exploité par la majorité des hôteliers : Google Hotel Ads.
Cependant , lorsqu’il est bien maîtrisé, ce levier peut devenir un accélérateur de chiffre d’affaires direct. Quentin Lederer, Vice-Président E-commerce chez Cendyn, nous livre un éclairage sur les erreurs fréquentes qui plombent les performances… et les actions concrètes pour les corriger. Voici les cinq pièges les plus courants — et comment les éviter.
1. Une visibilité perçue qui n’est pas une visibilité réelle
De nombreux hôteliers pensent qu’une fois la campagne activée, leur établissement est visible. Mais ce sentiment de présence est souvent trompeur. Une campagne peut tout à fait être “active” sans que l’hôtel n’apparaisse réellement sur Google.
Le seul moyen fiable de vérifier cela, c’est d’observer le taux d’impression : il mesure combien de fois votre hôtel a effectivement été affiché dans les résultats Google Hotel Ads, comparé au nombre total de fois où il aurait pu l’être.
Si un hôtel peut théoriquement apparaître 10 000 fois, mais qu’il ne s’affiche que 6 000 fois, cela signifie qu’il perd 40 % de son potentiel de visibilité — et donc de réservations. L’erreur ici est de se baser sur l’existence d’une campagne plutôt que sur ses résultats réels. Sans contrôle de cette donnée, les efforts de marketing digital s’apparentent à du pilotage à l’aveugle. Il s’agit ensuite d’ajuster ses campagnes et ses enchères afin d’obtenir de meilleures performances.
2. Une connectivité défaillante entre le moteur de réservation et Google
L’une des causes majeures de cette invisibilité partielle ou totale est un problème de connectivité. Pour que votre prix s’affiche sur Google, il faut que le système reçoive en temps réel à la fois vos tarifs et vos disponibilités.
Si cette information est incomplète, mal transmise ou décalée dans le temps, Google Hotel Ads ne pourra pas afficher l’offre. C’est un point technique, mais crucial. Il revient à vérifier que le moteur de réservation, ou le channel manager, envoie bien les bons flux à Google, à la bonne fréquence, sans interruption.
Le taux à surveiller ici est le taux de participation : il indique, sur 100 recherches du nom de votre hôtel, combien de fois Google a reçu un tarif valide. En dessous de 95 %, c’est une alerte. Cela signifie que des dates sont manquantes, ou que l’hôtel apparaît fermé — même lorsqu’il est ouvert.
3. Un coût par clic (CPC) trop bas pour apparaître efficacement
C’est une croyance tenace dans l’hôtellerie indépendante : “Je ne pourrai jamais rivaliser avec les enchères de Booking ou d’Expedia.” Beaucoup d’établissements renoncent à investir sur Google Hotel Ads, persuadés qu’il faut y consacrer des sommes énormes pour exister. Cette idée est fausse.
Google Hotel Ads fonctionne sur un principe d’enchère : vous définissez combien vous êtes prêt à payer pour qu’un internaute clique sur votre tarif. Si cette enchère — appelée CPC (coût par clic) — est trop basse, vous serez moins souvent affiché… voire pas du tout.
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas nécessaire de surpayer. Un CPC raisonnable et bien optimisé peut suffire à vous offrir une visibilité maximale. Ce qui compte, c’est l’ajustement dynamique. C’est ce que propose la plateforme de Cendyn avec son Bidding Center : l’hôtelier y définit un objectif de visibilité (généralement 97 %), et la plateforme augmente ou réduit automatiquement le CPC en fonction des performances réelles. Résultat : plus d’efficacité, moins de gaspillage.
4. Un tarif officiel non compétitif face aux OTA
Même avec une bonne visibilité et une bonne connectivité, une campagne peut échouer. Pourquoi ? Parce que l’utilisateur compare. Et si le site officiel est plus cher que Booking.com, il ne réserve pas en direct.
Google Hotel Ads permet de voir en temps réel si le prix affiché sur le site de l’hôtel est le plus compétitif, à égalité, ou supérieur à celui des OTA. Ce suivi, qu’on appelle Price Competitiveness, est un élément fondamental de la conversion.
Tant que l’hôtel n’est pas au même niveau tarifaire — ou mieux, moins cher — les campagnes risquent de financer… les réservations des autres. Il est donc essentiel de maintenir une stricte parité tarifaire (ou une légère avance) sur le site officiel, et d’identifier rapidement les OTA qui brisent cette règle. Certains hôtels vont jusqu’à réserver eux-mêmes pour retracer les circuits de revente, envoyer des mises en demeure, et réintégrer dans leurs contrats des clauses de non-distribution secondaire. C’est du travail. Mais c’est aussi de l’argent sauvé.
5. Des campagnes qui convertissent mal… faute de cohérence globale
Il arrive qu’un hôtel soit visible, bien connecté, et au bon prix, mais que les campagnes ne transforment toujours pas. Dans ce cas, il faut regarder le moteur de réservation. Est-il fluide ? Est-ce que la disponibilité affichée est exacte ? Est-ce que le client retrouve le même tarif que celui vu sur Google ?
Aujourd’hui, la majorité des moteurs du marché sont techniquement solides. Le problème vient donc rarement de l’outil lui-même, mais plutôt d’un manque de cohérence entre ce que le client voit sur Google et ce qu’il retrouve en arrivant sur le site. Un tarif absent, une chambre introuvable, ou un délai de chargement trop long peuvent suffire à faire fuir un internaute à quelques clics de la réservation.
Par quoi commencer ?
Pour les hôteliers qui souhaitent reprendre la main sur leur distribution, Quentin Lederer recommande de commencer par Google Hotel Ads. C’est le canal avec le meilleur retour sur investissement immédiat. Ensuite, les campagnes de protection de marque sur Google Search viennent compléter la stratégie, suivies des comparateurs comme Trivago et TripAdvisor.
L’essentiel est de ne pas se contenter d’activer des campagnes : il faut les piloter, en comprendre les données, et corriger les déséquilibres structurels.
Conclusion : chaque clic peut – ou non – devenir une réservation directe
Dans un monde où chaque réservation compte, Google Hotel Ads offre une opportunité unique de concurrencer les OTA sur leur propre terrain. Encore faut-il maîtriser les mécanismes de visibilité, de connectivité, de pricing et d’enchères. C’est une discipline. Mais c’est surtout un levier puissant pour reprendre le contrôle de son chiffre d’affaires.
Pour découvrir l’interview complète de Quentin Lederer, voir des cas concrets en temps réel, et approfondir chaque point, rendez-vous ici :
Un contenu essentiel pour tout hôtelier qui veut enfin transformer ses campagnes en résultats.